Sphère émotionnelle

L'enseignement de la sexualité lesbienne.

L'enseignement de la sexualité lesbienne.

L'enseignement de la sexualité lesbienne.

Les femmes hétéros seraient rarement satisfaites de leurs relations sexuelles.

Les lesbiennes ont-elles une vie sexuelle plus épanouie que les femmes hétéros ? À  cette question nous serions nombreuses à répondre qu’au vu des études sur le sujet le doute n’est pas permis. Régulièrement il est rapporté qu’une bonne moitié des femmes hétéros entre 25 et 35 ans ne sont pas satisfaites de leur sexualité, le pourcentage chutant cependant à 29% pour les femmes de plus de 55 ans qui sans doute ont appris de leurs déboires et trouvé les solutions pour atteindre la plénitude. En 2017, le célèbre Institut Kinsey a montré que les femmes homos atteignaient presque toujours l’orgasme lors des relations sexuelles, ce qui est loin d’être le cas des femmes hétéros. 

La sexualité lesbienne serait-elle plus adaptée à la jouissance féminine ?

Il est évident que les lesbiennes savent où se situe un clitoris et comment il faut s’y prendre pour en tirer le meilleur parti. Elles n’ont pas besoin de renseigner leurs partenaires sur ce qui est source de volupté et de fait, leurs relations intimes sont plus satisfaisantes. S’il y a encore beaucoup d’hommes qui pensent le coït comme le plus sûr moyen pour emmener une femme au septième ciel. Rappelons que les faits sont têtus et montrent que seulement 20% des femmes connaissent ce bonheur. La stimulation clitoridienne restant indispensable pour la grande majorité d'entre elles dans leur quête de l’orgasme, nous ne sommes pas surpris qu’elles aient recours à la simulation quand leur partenaire néglige ce "détail". Par ailleurs, il a été noté par les sexologues et conseillers conjugaux que les couples lesbiens consultaient rarement pour des problèmes liés à la sexualité et que lorsqu’ils avaient recours à leurs conseils, c’était essentiellement pour résoudre des problématiques relationnelles classiques. 

Le constat de Marie, bisexuelle.

Pour Marie, une violoncelliste de 30 ans qui a fait de multiples expériences avec des filles et des garçons, les choses sont simples : "Les femmes ont un gros avantage quand il s’agit de comprendre ce qui peut faire jouir une autre femme. Pourquoi ? Parce qu’elles l’ont éprouvé des centaines de fois sur leur propre corps. Elles savent ce qu’est un clitoris et ont un point de vue avisé sur le temps qu’il faut à une femme pour atteindre l’orgasme. La sexualité avec une femme, c’est époustouflant. Ce mélange d’amour, de romance, de plaisir, d’émotions et d’intensité relationnelle, je ne l’ai jamais vécu avec aucun homme. Les femmes me comprennent tout simplement, de fait j’ai presque toujours ressenti cette connexion vraie qui m’autorisait à être complètement présente et relaxée."

Le constat que fait Marie, beaucoup de femmes bi le font aussi. Une des principales causes de cette inaptitude récurrente des hommes à comprendre la sexualité féminine semble être fondée sur la consommation de pornographie qui les enferme dans de fausses convictions. Et la problématique ne disparaîtra pas de sitôt. Une étude proposée par une université américaine voulant comparer la conception de la sexualité entre les étudiants amateurs de pornographie et les étudiants porn-free, a dû conclure que tous les jeunes hommes étaient branchés pornographie, les chercheurs n’ayant pu trouver aucun jeune homme porn-free. "Nous avons commencé notre enquête en cherchant des étudiants qui n’avaient jamais consommé de pornographie. Nous n’en avons trouvé aucun." déclarait à l’époque le professeur Simon Louis Lajeunesse. En 2015, les moteurs de recherche ont comptabilisé plus de 2 milliards de demandes liées à la pornographie. La plupart des femmes qui ont des expériences bi, affirment ressentir dans leurs relations hétéros l’influence négative de celle-ci.

À qui la faute ?

Que les femmes se plaignent d’un manque de relations sexuelles satisfaisantes est une chose qu’il faut prendre en compte sans forcément faire reposer les torts sur les seules épaules des hommes. Leur défaut d’éducation à la sexualité féminine est réel et si la pornographie ne saurait les éclairer correctement, les femmes pourraient prendre le relais. Cependant, si la solution paraît de prime abord pleine de bons sens, elle implique que ces dernières aient une connaissance précise de leur corps, de ses réponses aux différents stimuli possibles et dans le domaine, les femmes hétéros, à l’inverse des lesbiennes, ne sont pas expertes. Pour nombre d’entre elles, dessiner une vulve avec exactitude relève précisément de la gageure, car elles n’ont jamais observé leur sexe dans le détail. 

La masturbation, la solution pour maîtriser son plaisir.

Betty Dodson, une féministe pionnière en matière d’éducation sexuelle des femmes, impose à ses patientes une séance d’examen de leurs parties génitales à l’aide d’un miroir avant de commencer les exercices de masturbation en conscience. En compagnie de Carlin Ross, une éducatrice sexuelle et féministe engagée, elle a ouvert un centre associatif dédié à l’éducation sexuelle des femmes avec le slogan : "De meilleurs orgasmes pour un monde meilleur." Le site web de l’association propose des conseils, des avis sur les différents types de sex-toys, des ateliers pour se réconcilier avec son corps et d’autres pour surmonter l’anxiété au plaisir généralement conséquente d’une approche négative de la sexualité. Si l’on en croit Carlin Ross, que l’on soit homo ou hétéro, la masturbation est essentielle pour éprouver une sexualité donnant complète satisfaction. "Le meilleur moyen d’améliorer notre vie sexuelle est de perfectionner la pratique de la masturbation. Quand nous savons ce qui nous fait jouir, nous pouvons le communiquer à nos partenaires. Cela parait défier toute logique, mais en améliorant la relation que nous avons à nous-mêmes, nous améliorons notre relation aux autres et de facto notre satisfaction sexuelle." L’idée qui prédomine dans la pensée de Betty Dodson et Carlin Ross est de donner à la masturbation une place prépondérante dans l’acquisition d’un savoir-faire orgasmique. Mais pour porter ses meilleurs fruits, celle-ci doit se pratiquer en conscience. Dans cette optique, elles recommandent de dédier une heure à l’exploration sensorielle en solitaire, de se servir d’une huile de massage, naturelle si possible, pour intensifier les sensations, de l’appliquer délicatement sur la vulve puis dans le même temps de stimuler le clitoris par des caresses appropriées et le vagin par une pénétration à l’aide d’un godemichet. Apprendre à profiter totalement des possibilités offertes par la nature permet aux femmes d’être plus en confiance dans la relation sexuelle et de ne plus craindre de diriger leurs amants au cours des ébats. 

Si la sexualité lesbienne donne plus de satisfactions, c’est simplement parce que les femmes homos ou bi, ont une meilleure connaissance de leur génitalité, se comprennent facilement, communiquent mieux, ne focalisent pas sur la pénétration mais savent tirer le meilleur parti de toutes les zones érogènes féminines et sont plus attentives au plaisir de leurs partenaires. Finalement, nous en viendrions à souhaiter que la sexualité masculine se féminise, que les hommes se laissent enseigner par l’érotisme lesbien, les fondamentaux de la jouissance féminine. 

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