Sperme, fellation, dégoût ou excitation ?
Reconnaissons-le, notre première expérience avec le sperme de notre partenaire n’a sans doute pas toujours été des plus ragoutantes. La découverte et le contact de ce fluide jaillissant, que ce soit sur les mains ou toute autre partie du corps et bien sûr dans la bouche, fut souvent teintée de dégoût. Ce premier contact avec le sperme, nous en gardons le souvenir. Son empreinte sur notre psychisme persiste même un certain temps, influençant notre vie sexuelle. Cela peut se traduire par une aversion pour la fellation et/ou une exécution médiocre de celle-ci.

Le sperme de votre homme vous dégoûte et/ou vous n'aimez pas lui faire de fellation ?
Rassurez-vous, vous êtes loin d'être la seule, un grand nombre de femmes partage votre ressenti. Même si les productions pornos nous font avaler des kilomètres de bobines dégoulinantes de sperme où l’heureuse élue récipiendaire le reçoit dans l’extase la plus totale, dans la réalité d’une relation sexuelle, le rapport au sperme ne va pas toujours de soi. Si vous ressentez du dégoût à l’idée de contenir dans votre bouche ou avaler le sperme de votre partenaire (certaines femmes ne supportent d’ailleurs pas même son odeur), rappelez-vous que ce sentiment parfois culpabilisant n’est en aucun cas révélateur de l’amour ou même l’estime que vous lui portez. Cela vient souvent d’apriori assimilant la semence masculine à un déchet organique, au même titre que l’urine et les excréments, la salive ou même la sueur qui, selon la plupart des études, sont les principaux et les plus puissants déclencheurs du dégoût. Mais alors, comment faire lorsque ce blocage parasite vos relations sexuelles ou nuit à votre relation amoureuse ?
Communiquez !
Comme toujours, au cœur d’une relation amoureuse, la communication est essentielle. Vous ne devez ni avoir peur, ni avoir honte de confier votre ressenti à votre partenaire. Cela vous permettra, à l’un comme à l’autre, de développer une sexualité respectueuse et complice. La fellation restant un acte sexuel souvent corrélé à la peur de l’éjaculation, nombre de femmes s’y refusent ou l’exécutent à contrecœur. Cette corrélation est ressentie différemment en fonction de son âge, son éducation érotique et sa maturité sexuelle.
Vous n’aimez pas lui faire de fellation, cela vous rebute. Point.
Que vous abhorriez définitivement cette pratique ou que vous ne soyez pas disposée à ce moment-là, exprimez-lui votre réticence à le prendre dans votre bouche. Une fellation, c’est certes un acte sexuel mais c’est surtout le partage d’une profonde intimité amoureuse. Le réaliser à contrecœur n’a pas de sens car le moteur de tout acte sexuel doit être et toujours rester le désir et le plaisir partagé.
Vous aimez lui faire une fellation, mais refusez qu’il éjacule dans votre bouche.
Si vous refusez de recueillir son sperme dans votre bouche lors d’une fellation, dites-le-lui plutôt qu’appréhender l’instant fatidique et ainsi gâcher ce qui devrait être pour vous deux un moment de plaisir et de partage. De plus, cela lui permettra d’apprendre à contrôler son éjaculation et dans le même temps, son respect de votre demande consolidera votre lien de confiance. Ainsi plus détendue, avec le temps vous pourriez même finalement vous autoriser l’expérience et qui sait, finir par y prendre goût.
Vous acceptez qu’il éjacule dans votre bouche, mais refusez d’avaler son sperme.
Rien ne vous empêche de le recracher discrètement dans une serviette ou un linge quelconque que vous aurez placé à proximité. Si vous n’avez rien sous la main, la salle de bain, les WC sont tout aussi indiqués. Mais vous pouvez aussi le laisser négligemment s’échapper de votre bouche, le faisant s’écouler sur le sexe, le ventre de votre partenaire, votre poitrine ou votre cou, en fonction de vos dispositions et de la position dans laquelle vous vous trouvez, à condition bien sûr d’en retirer du plaisir.
Du dégoût à l’excitation.
Notre rapport à la sexualité n’est pas immuable mais évolue avec l’âge et les différentes expériences amoureuses. Le rapport au sperme lui aussi évolue, lorsqu’il passe progressivement du statut de substance indésirable à celui de vecteur puissant d’excitation. Lorsqu’il est perçu et accueilli comme la manifestation du plaisir orgasmique de l’homme que l’on a entre les mains ou dans la bouche, il prend une tout autre dimension, plus encore quand on en est amoureuse. De son côté, votre amant vous témoigne sa confiance, la liberté que vous lui offrez et à laquelle il s’abandonne. Il s’offre ainsi à vous. Contrairement à ce que l’on serait tentées de croire, tout ne va pas de soi non plus pour un homme.
Le sperme n’est pas un déchet organique, et loin s’en faut !
Le sperme n’est ni sale, ni toxique. Il est extrêmement riche en nutriments et composés divers (hormones, endorphines, neurotransmetteurs et immunosuppresseurs). En voici la liste non exhaustive. Le sperme contient :
- de l’acide ascorbique
- du fructose
- du zinc
- du calcium
- du chlore
- du magnésium
- de la vitamine B12
- du phosphore
- du sodium
- du potassium
- de la vitamine C...
Le sperme se compose également d’un grand nombre de protéines (le contact du sperme avec la peau la rend d’ailleurs plus douce, plus fraîche et plus élastique) luttant contre les bactéries, les virus et les champignons.
La science et les bienfaits du sperme.
Certaines études ont démontré que lorsqu’une femme enceinte avale le sperme de son partenaire, seraient limités les risques de pré éclampsie (hypertension artérielle gravidique qui apparaît dans la deuxième moitié de la grossesse, associée à une protéinurie). D’après une autre étude menée par des chercheurs de l'université de Saskatchewan, la consommation de sperme aurait également une influence sur l’ovulation, une autre encore mentionne même la santé des cheveux !
Bien sûr, le sperme peut aussi contenir des virus responsables d’infections sexuellement transmissibles tels que le SIDA, l’hépatite B et C, la , et la chlamydia. Toutefois, le risque de transmission est identique à toute autre forme de rapports sexuels non protégés, qu’ils soient vaginaux ou anaux. Il faut donc bien comprendre qu’avaler ou contenir dans sa bouche (en cas de lésion ou micro-lésions) le sperme de son partenaire ne doit être consenti que lorsque l’on est rassurée sur les risques de contaminations par IST.
Quoi qu’il en soit, que l’on aime, que l’on soit réticente ou réfractaire à cette pratique, cette question ne doit pas être occultée et doit faire l’objet d’une communication bienveillante entre vous et votre amant. La sincérité est fille de la confiance, elle-même induite par une complicité authentique, une bonne connaissance de soi et de l’autre. « Mieux se connaître pour mieux s’aimer », encore et toujours.
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