Angleterre : brexit, iPad et rapports sexuels

En Angleterre, une enquête nationale a montré que la fréquence des rapports sexuels s’est érodée de façon régulière sur les quinze dernières années.
Les britanniques semblent être moins actifs au lit ces derniers temps. Serait-ce dû à un coup de déprime ? Au contrecoup de la récession économique ? Ou encore à la chronophagie de la consommation numérique ?
L’enquête menée, par le Département National des Comportements Sexuels et Styles de Vie, sur la fréquence des rapports sexuels, dans la tranche d’âge des 16-44 ans, montre qu'elle a subi un recul de presque 20% sur la période 2000-2012. La fréquence moyenne était en 2000 de 6,2 rapports mensuels et de 5 en 2012. Les données nécessaires à l’enquête ont été récoltées entre septembre 2010 et août 2012, période économiquement très difficile et anxiogène contrairement aux riches et florissantes années 90 et ceci explique peut-être cela.
Pour le Professeur Kaye Wellings de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, la récession économique peut avoir un impact sur le comportement sexuel de la minorité qui se trouve au chômage, mais aussi sur celui des individus qui ont dû travailler plus dur encore pour garder leur emploi.
La relation entre chômage et diminution des rapports sexuels est attestée par la littérature scientifique.
Le désengagement de la vie sociale induit par le chômage, le regard des autres, conduisent souvent à des états dépressifs, une perte de l’estime de soi et finalement, à un affaiblissement du désir.
Le professeur Wellings reconnaît qu’elle spécule en liant récession économique et perte de désir. Toutefois, en regardant ce qui se passe au Japon, où les multiples crises économiques survenues ces 15 dernières années ont conduit la jeunesse à manifester un profond désintérêt pour le sexe, l’hypothèse paraît plus que crédible même si l’obsession des Japonais pour les gadgets électroniques et autres jeux vidéos est aussi pointée comme source possible du problème.
Que les anglais soient touchés par un désamour du sexe est un fait mais est-ce si important que cela ? Pour Wellings la réponse est oui car le manque de sexe peut avoir des conséquences sur la santé physique et psychique des individus. Cette perte d’intérêt touche 14,9% des hommes et 34,2% des femmes. La moitié des femmes et 40% des hommes interrogés rapportent avoir connu quelques soucis sexuels dans un passé récent, mais seulement 10% disent se sentir vraiment mal dans leur vie sexuelle.
Natsal, qui a dirigé l’enquête, a mis en évidence un fait plus réjouissant. Si l’activité sexuelle des anglais baisse en matière de fréquence, elle augmente en matière de longévité. Trois hommes sur cinq et quatre femmes sur dix âgés de 65 à 74 ans confient avoir eu au moins un partenaire sexuel dans l’année écoulée.
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