Harcèlement sexuel, parole d'homme.

Question harcèlement sexuel soyons clairs, le problème vient des hommes.
Comment définir le harcèlement sexuel ? Qu’est-ce qui distingue un simple geste amical d’un autre plus ambigu ? Un compliment sincère d’une parole de drague ? Un regard admiratif d’un regard insistant ? Bien difficile à dire et pour ne pas avoir à répondre à ces embarrassantes questions, il serait plus approprié de changer notre façon de nous comporter avec les femmes.
Les rapports homme-femme sont marqués du sceau de la séduction.
C’est un fait naturel, nous aimons plaire, nous aimons séduire. Nous en avons aussi besoin pour gagner en confiance relationnelle. Le jeu de la séduction est absolument délicieux lorsqu’il s’épanouit dans un cadre où le respect, la courtoise, l'intelligence, le raffinement en marquent les contours. Il est absolument toxique quand le manque de discernement et/ou d’éducation, l’insistance pesante, l’irrévérence prennent lieu et place des premiers. Se comporter en gentleman, faire preuve de savoir-vivre ne peut nuire. Un galant homme ne pose pas ses mains sur les genoux de sa collègue de bureau, ne lui fait pas des compliments déplacés sur ses formes, ne la regarde pas de la tête aux pieds comme un vulgaire objet. Au contraire, il a le sens de la retenue, du respect, de l’intégrité et de l’intimité de l’autre.
Si l’on parle autant de harcèlement sexuel, c’est que le phénomène tend à se généraliser et prend une ampleur des plus inquiétante. Que ce soit dans le cadre professionnel, dans la rue, à l’université, sur les terrains de sport, dans les transports en commun, les femmes sont sous pression. Mains aux fesses, regards appuyés, obscénités, insultes, sont devenus un quotidien affligeant. Nul havre de paix pour la gent féminine, hormis dans le sanctuaire des activités entre filles qui, notons le car ce n’est pas un hasard, se multiplient partout sur le territoire. Il est certain que la société hyper sexualisée dans laquelle les femmes sont le plus souvent objétisées et le fondamentalisme religieux qui aimerait les ranger dans le placard à balai, n’aident pas à les considérer comme elles devraient l’être.
Si un changement est plus que souhaitable, il est difficile de l’imaginer survenir dans un avenir proche et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il y a le vieux réflexe qui tend rejeter la faute sur les victimes plutôt que sur les agresseurs. Quand une femme subit une agression sexuelle, il est malheureusement fréquent d’entendre des commentaires désobligeants sur son attitude ou sa tenue vestimentaire. Ensuite, il est encore trop peu d’hommes qui prennent leurs responsabilités, s’engagent à combattre les violences faites aux femmes et ce défaut de positionnement renforce hélas l’idée que la problématique est purement féminine. Enfin, quand les hommes se prononcent sur le sujet, c’est souvent pour s’apitoyer sur leur sort et se plaindre de ne plus savoir comment se comporter, comment avancer dans ce palais des glaces fait de féminisme et de politiquement correct.
Bien trop souvent les complaintes masculines sont fallacieuses et cachent l’envie de voir perdurer un système archaïque qui leur donne certaines prérogatives sur les femmes. La perception réactionnaire des relations homme-femme reste un obstacle au changement. On aimerait penser que le viol, la contrainte ou les menaces de rétorsion devant un refus de faveurs sexuelles, soient pour la majorité des hommes absolument condamnables. Mais les faits récents nous ramènent à une réalité beaucoup plus sombre.
L’environnement social est devenu irrespirable pour les femmes et cela ne peut perdurer.
Les hommes n’ont pas seulement à réfléchir sur les grandes topiques des agressions sexuelles mais aussi sur les attitudes et actes quotidiens qui ne sont pas, à proprement parler, de nature sexuelle mais qui, en fonction du contexte, prennent une couleur sexuellement agressive. Dans le cadre d’une relation de pouvoir, de subordination, le plus anodin des gestes peut prendre une signification qu’il n’aurait pas dans un autre contexte. Il est manifeste qu’un homme en situation de supériorité hiérarchique ne peut se permettre de toucher le genou d’une subordonnée sans que cela ne soit perçu comme un abus de pouvoir. Il en va de même des compliments ou des plaisanteries.
Nous devons tous faire un effort pour que les femmes puissent évoluer dans un climat apaisé, sain, et le faire avec toute la bonne volonté possible. Et en vérité ce n’est pas bien compliqué. Pour modifier notre conscience relationnelle il ne faut pas forcément devenir féministe mais être simplement humaniste et accepter cette évidence criante qu’en matière de harcèlement sexuel, le problème ne vient pas des femmes mais de nous.
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