Sexe faible et sexe fort, qui est qui?

Les femmes, le "sexe faible" ?
On veut nous faire entendre que les sexes ne sont pas égaux, qu'il y aurait un sexe faible, les femmes, et un sexe fort, les hommes. Cependant, cette conception basée sur une dichotomie ancestrale est remise en cause par la science qui avance les preuves irréfutables de la supériorité des femmes sur les hommes dans bien des domaines. S’il est indéniable que les hommes sont plus forts physiquement, ils vivent moins longtemps, sont moins résistants aux maladies et surmontent avec plus de difficulté les traumas et la douleur. Les femmes seraient-elles le vrai sexe fort ?
In utéro, les femmes (re)prennent l'avantage.
Il est notoire que la fécondation donne un plus grand nombre d’embryons mâles. Quelques chercheurs prétendent que les spermatozoïdes porteurs du chromosome Y sont plus rapides que ceux portant le chromosome X et qu'ils ont par conséquent plus de chances de féconder l'ovule (qui porte exclusivement un chromosomes X). Rappelons qu'un fœtus femelle a une paire de chromosomes sexuels XX, un X du père plus un X de la mère, et que les fœtus mâles une paire XY, un Y du père plus un X de la mère. Toutefois, pour différentes raisons liées à l’environnement post fécondation et au stress maternel, le ratio de fœtus mâles-femelles tend à s'équilibrer. Les premiers seraient donc moins bien armés pour la survie. Les fœtus mâles connaissent un plus grand risque de mort in utero et d’accidents de développement. Lésions et paralysies cérébrales, difformités congénitales de l’appareil reproducteur, des membres, naissance prématurée ou mortinaissance, sont plus souvent observées chez les garçons. De plus un nouveau-né fille est physiologiquement aussi abouti qu’un bébé garçon âgé de 4 ou 6 semaines.
La primauté de la femme sur l’homme serait déjà perceptible dans l’utérus. Des scientifiques de l’Université d’Adélaïde ont d’ailleurs suggéré que le placenta manifesterait des propriétés différentes selon le genre fœtal. Les fœtus mâles prennent plus de place dans l’utérus et exercent une surpression sur le placenta qui peut les empêcher d’être nourris correctement, mais aussi déclencher chez la mère, une hypertension artérielle susceptible d’affecter la santé placentaire. D'autre part, lorsqu’il accueille un fœtus féminin il semblerait que le placenta soit plus actif pour maintenir la grossesse et développer des défenses immunitaires. Alors que l’on compte une moyenne de 120 embryons mâles pour 100 embryons femelles au temps de la fécondation, au moment de la naissance on ne recense plus que 105 garçons pour 100 filles !
Longévité, les femmes encore!
Les troubles du développement tels, le retard dans l’apprentissage de la lecture, l’hyperactivité, l’autisme, le bégaiement ou encore le syndrome de la Tourette, sont quatre fois plus fréquents chez les garçons. Notons que lorsqu’ils se rencontrent chez une fille, ces troubles sont par contre plus sévères. Enfin, les problèmes circulatoires, le diabète, l’alcoolisme, les ulcères duodénaux, les cancers des poumons, le suicide touchent prioritairement les hommes, qui d’une manière générale vivent moins longtemps que les femmes. En 2018, parmi les 100 supercentenaires, soit les personnes de plus de 110 ans, on a recensé 93 femmes. À ce jour, les scientifiques n’ont pas trouvé les raisons de cet écart de longévité. Pour le docteur Austad, spécialiste du vieillissement, les hormones jouent en la matière un rôle crucial. Des chercheurs menant des études sur la castration, qui privent les hommes de la production d’hormones mâles, ont prétendu qu’elle permettait un allongement de la durée de vie.
Fragilité émotionnelle, la surprise.
Émotionnellement, les hommes semblent aussi plus fragiles. Une expérience réalisée par des scientifiques anglais sur des garçons et filles de six ans, a conclu que lorsqu'ils étaient exposés à un enregistrement de pleurs de bébé, les premiers sécrétaient plus d'hormones du stress. Les mêmes chercheurs ont mis en évidence que les garçons pleuraient plus fort et plus longtemps en cas de contrariété. Ces résultats ont été confirmés en 2015 dans le cadre d’une expérimentation neurologique. Soumis à quatre types de vidéos, idyllique, excitant, réconfortant et drôle, les hommes ont manifesté de plus fortes réactions émotionnelles que les femmes dans tous les cas de figure.
Question cerveau, match nul ou presque.
Pendant des années, la question des différences entre le cerveau des femmes et celui des hommes a suscité des débats houleux. Aujourd’hui, l’ensemble de la communauté scientifique admet que les similitudes sont plus nombreuses que les dissemblances, qui par ailleurs sont à l’avantage des femmes. L’hippocampe, structure bilatérale du cerveau dont les trois fonctions principales sont attachées à la mémoire événementielle, la navigation spatiale et les inhibitions comportementales, est de taille similaire pour les deux sexes. Mais chez les femmes, les connexions entre les parties droite et gauche de l’hippocampe sont plus nombreuses, ce qui leur donne un avantage pour rassembler des informations provenant de diverses sources et en tirer des conclusions logiques. Cela dit, sur le plan Q.I rien ne permet d’affirmer qui des hommes ou des femmes sont les mieux dotés. Notons qu’aucune méthode holistique de quantification de l’intelligence n’existe à ce jour et qu’il convient de n’accorder aux différents tests de Q.I qu’une attention relative.
Question immunité, les femmes sont mieux pourvues.
Concernant l’immunité innée, les femmes auraient un avantage. Elles seraient plus résistantes aux infections, c’est du moins ce qu’avancent des chercheurs de l’Université Mc Gill de Montréal. Les œstrogènes, hormones sexuelles de la femme, amélioreraient la réponse inflammatoire innée contre les bactéries pathogènes et de fait, l’aptitude du corps à les éliminer. Cette particularité du système immunitaire inné féminin pourrait être comprise tout d’abord au regard de l’évolution et de la fonction reproductrice des femmes qui doit être protégée du mieux possible. Ensuite, à l’aulne de la biologie et de la grossesse qui impose aux femmes d’accepter en leurs chairs la présence d’un corps étranger pendant neuf mois.
Normalement, le système immunitaire devrait mettre en action une dynamique de rejet de ce dernier. Mais contrairement aux hommes, les femmes bénéficient de deux mécanismes immunitaires, un premier qui permet la destruction des bactéries et virus et un second qui autorise le développement du fœtus qui n’est autre qu’un tissu cellulaire étranger. Cette flexibilité de leur système immunitaire les rend plus performantes dans la lutte contre les maladies. Cependant, ce puissant système immunitaire peut parfois se corrompre et provoquer des maladies auto-immunes, polyarthrite chronique, lupus et sclérose en plaque.
Lorsqu’un microbe réussit à s’infiltrer dans le corps et s’y multiplie, les femmes ont encore un avantage : elles le combattent plus efficacement et sont moins longtemps malades que les hommes. Les études ont montré qu'elles ont plus de globules blancs et produisent donc plus d’anticorps. Pour le docteur Steve Austad, les femmes sont simplement plus robustes et d'une manière générale, mieux équipées pour résister aux maladies et aux principales causes de mortalité. À titre anecdotique, la grippe affecte rarement une femme au point de la contraindre à l'alitement.
Les bénéfices de la paire chromosomique XX.
À priori, les femmes et les hommes ne diffèrent génétiquement qu’au niveau de la 23ème paire de chromosomes, XX pour les femmes et XY pour les hommes. Pour le reste, leurs gènes sont identiques, même s’ils ne s’expriment pas de façon similaire. Des chercheurs ont identifié 25 000 cas où l'expression des gènes est tributaire du sexe. Le résultat se traduit par des productions de protéines qui n'ont pas les mêmes propriétés. Cela dit, le fait que les femmes portent deux chromosomes X et les hommes un seul expliquerait certaines faiblesses de ces derniers. Avoir deux versions du chromosome X, revient en quelque sorte, à posséder une roue de secours. Si une version est altérée, l’autre peut prendre le relais. Les hommes n’ont pas cette solution de rechange et si leur X est porteur de défauts, ils devront en subir les conséquences, daltonisme, hémophilie, dystrophie musculaire. L’arrêt ou l’incomplétude du développement mental des garçons seraient aussi fortement associés au dysfonctionnement du chromosome X.
Douleur, traumas, les femmes s'en sortent mieux.
En termes strictement biologiques, les femmes se montrent plus performantes quand il s’agit de faire face à des évènements traumatiques, tels les accidents de voiture, crises cardiaques et tous les autres types de commotions. En 2009, l’université de Floride a prouvé que les femmes avaient une exceptionnelle tolérance à la douleur, leur permettant certainement de mieux vivre l'épreuve de l'accouchement. Nous pouvons aussi avancer, pour expliquer la plus grande fragilité des hommes, que conséquemment à leur grande taille, ils sont composés d’un plus grand nombre de cellules susceptibles d’être endommagées lors d'un évènement traumatique. L'argument est étriqué, mais il est repris par nombre de chercheurs.
Les femmes, ce sexe fort par nature.
En résumé, nous pourrions affirmer, comme le docteur Austad, qu'au regard de la survie les femmes sont les mieux loties. Compte tenu du rôle prédominant qu'elles jouent dans la perpétuation de l’espèce (en théorie il ne pourrait rester qu’un seul homme sur terre sans que la pérennité de l’espèce humaine ne soit en danger) il est normal que la nature se soit donnée les moyens de protéger son bien le plus cher. Les temps sont durs pour les hommes !
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