BDSM - Domination financière et cyber domination
Prévention BDSM - Un certain nombre de dominatrices professionnelles proposent des prestations de cyber-domination avec ou sans domination financière. Dans les deux cas, la personne soumise s'engage à obéir à toutes ses injonctions, jusqu'à parfois lui donner un accès illimité à sa vie privée, sociale, professionnelle ainsi qu'à ses comptes bancaires.

Domination financière, cyber domination, quels sont les risques ?
Dans le monde BDSM où l'on flirte en permanence avec les concepts de manipulation et d'abus, se développe d'autres formes de dominations exclusivement numériques et généralement exercées par des femmes. Il s'agit de la domination financière et de la cyber domination. En d'autres circonstances, ces dominations virtuelles relèveraient de l'escroquerie s'il ne s'agissait pour les "clients" soumis, de consentir à confier à la dominatrice de leur choix, l'intégralité des données de leur ordinateur pour la cyber domination et celle de leur porte-monnaie pour la domination financière.
Cyber domination et domination financière, quelle différence ?
Il existe une nuance entre ces deux formes de domination, bien que l'une et l'autre soient par nature tout à fait compatibles. La domination financière n'implique pas nécessairement le contrôle total de la dominatrice sur l'ordinateur de son client. En revanche, la cyber domination consiste précisément à céder l'accès total à son appareil, notamment avec l'aide de certains logiciels, dont certains étaient initialement prévus pour les interventions de téléassistance.
Par exemple, TeamViewer, qui est utilisé par des millions d'entreprises et de particuliers, est une sorte de cheval de Troie légal, un trojan licite, permettant de contrôler un ordinateur dont l'accès a été autorisé. Initialement prévu pour le partage de fichiers, d'écran, ou encore de téléconférences pouvant réunir plus de 300 participants, TeamViewer s'est donc vu détourné de son utilisation originelle : la version BDSM du logiciel, la "TeamViewer Domination".
Dans le cadre de cette relation en principe tarifée, la TeamViewer domination sera le moyen de coercition utilisé par la dominatrice pour rendre docile son client soumis et l'obliger à obéir à ses ordres. Une dominatrice américaine autoproclamée "Techdomme" confirme : "Je peux m'emparer de votre vie. Juste pour une fois, pour des mois, ou même pour toujours."
En revanche, d'autres moyens d'intrusion dans la vie privée de la personne soumise, s'ils sont employés abusivement, relèvent de la cybercriminalité lorsque la dominatrice utilise différents logiciels comme les keyloggers qui permettent la récupération des communications écrites des soumis, les spywares qui espionnent leurs habitudes de navigation, les logiciels de cryptage qui les empêchent de reprendre la main sur leur ordinateur et bien sûr les ransomwares. La dominatrice précisera que ses clients sont tout à fait libres de poser des conditions à la mainmise qu'ils autorisent sur leur vie, qu'il existe un "code" une "loi" propre au monde BDSM qu'elle ne saurait enfreindre. En théorie, il existe aussi d'autres codes, dont le Code Pénal, que nul ne saurait enfreindre... et pourtant.
Mais ses clients ont-ils réellement conscience du pouvoir illimité qu'ils donnent à une inconnue ? Que ces jeux d'humiliation pourraient ne pas disparaître avec la fin d'une prestation, elle aussi tarifée, le "payout" étant une somme déterminée à l'avance et prévue pour le cas où le soumis souhaiterait mettre fin à la relation. Même dans l'hypothèse où la dominatrice serait honnête dans sa démarche, une erreur informatique ou encore une intrusion dans son propre système informatique restent possibles et auraient des conséquences dramatiques. On sait par ailleurs qu'une faille de sécurité, une vulnérabilité critique a été récemment décelée dans le logiciel TeamViewer, permettant de prendre le contrôle d'un ordinateur sans l'autorisation de son propriétaire. Le danger n'est-il pas assez évident que rien ne semble pouvoir inquiéter les adeptes de ce fétichisme touchant au cœur de leur intimité et dont la dangerosité peut les conduire à un suicide social, une destruction irréversible de leur réputation, de leur vie personnelle comme professionnelle ?
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