Ce sex-shop où tous les rêves féministes deviennent réalité

Qu’est-ce qu’un sex-shop de nos jours ?
Serait-ce cette antre du péché où l’on achète sous l’œil d’un propriétaire goguenard quelques produits licencieux ? Peut-être pas ou du moins peut-être plus. De nouvelles échoppes voient le jour en France, bien sûr, mais aussi dans l’Amérique puritaine où l’approche ultra-conservatrice du sexe a longtemps apposée une estampille honteuse sur la recherche du plaisir.
Pour Maria Kaufman, étudiante en design à New York, il s’agit de brouiller la frontière entre la santé sexuelle et le plaisir sexuel afin de créer un nouveau concept de magasin. Sa vision ? Un espace de vente "tout en un" où médecins et sexologues seront présents aux côtés des vendeurs afin de promouvoir le bien-être sexuel.
Le V-store-concept est clairement pensé pour satisfaire les femmes de tous âges qui pourront trouver l’ensemble des produits nécessaires à leurs besoins en matière de santé sexuelle et génésique. Contraceptifs, vibromasseurs, vitamines pour femmes enceintes, produits de beauté et autres produits pour femmes pré ou post ménopausées.
Kaufman s’est lancée dans ce projet pour contrecarrer ce qui lui semblait être une flambée de lois visant à restreindre l’accès à la santé génésique. “J’ai toujours été très engagée politiquement, et plus je m’intéressais à ces problématiques, plus je me sentais dans l’obligation d’agir.”
Dans un premier temps, le projet ne visait que la santé génésique mais rapidement Kaufman comprit qu'il fallait y adjoindre un pan dédié au plaisir sexuel. “La conception de la santé sexuelle est en train de changer. Il y a beaucoup de choses innovantes en la matière et pour moi, c’est le signe que nous sommes prêts à parler différemment de la santé sexuelle et spécialement de celle des femmes. Je crois que toutes les innovations en la matière doivent pouvoir se retrouver dans un même espace.”
Pour Kaufman, la communication est un élément essentiel du projet. “Les gens ont besoin de pouvoir échanger sur leurs expériences, leurs peurs, leurs désirs. Mon défi est de créer un espace physique où les clients se sentiront à l’aise pour poser des questions, prendre part à un débat et consulter les sexologues et autres experts de l’équipe.”
La solution ? Des sièges confortables et des petites affiches placées stratégiquement dans le magasin qui inviteront à la discussion, que ce soit avec un membre du staff ou un autre client. Si la cible prioritaire de Kaufman est féminine, elle ne veut pas pour autant exclure les hommes. “Bien sûr, mon magasin sera dédié aux femmes mais je ne veux pas que cela soit exclusif, après tout il n’y a pas que les femmes qui se posent des questions sur leur santé sexuelle et le plaisir féminin.”
En plus des sex-toys et autres produits, le sex-shop organisera des ateliers sur divers thèmes, comme la rééducation du plancher pelvien et tout un chacun pourra avoir des discussions avec un sexologue, un sexothérapeute, et Kaufman en personne. La première étape du projet servira à collecter de l’information qui sera analysée pour comprendre ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas.
Bien que le projet ne soit pas encore terminé, Kaufman est sûre que la période est propice car dit-elle “de plus en plus de gens se sentent concernés par la santé sexuelle des femmes, et je suis heureuse de contribuer à cette évolution.”
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