Témoignage : vie intime, vocalises et cohabitation
Diplômé de l'Institut de Sexologie du docteur Jacques Waynberg, Eric Royer répond aux questions des abonnés.es.

La vie intime du couple à l'épreuve de la promiscuité
Élodie, 52 ans, plasticienne
Mariée depuis plus de vingt ans, maintenant jeune quinqua, je conserve une vie sexuelle très active et agréable. Malheureusement, je ne parviens pas à contenir mes expressions vocales, notamment au moment de l’orgasme. En clair je vocalise énormément. Ce ne serait pas un problème, mon mari adore que je m’exprime, si nous n’avions encore à la maison un adolescent de 13 ans, et je crains qu’il soit perturbé de m’entendre. Pensez-vous que j’ai raison de m’inquiéter et éventuellement auriez-vous des conseils à me donner pour parvenir à contrôler mes vocalises ?
Ce que j'en pense
Effectivement on ne peut douter que votre adolescent puisse être dérangé par les "vocalises" sexuelles de sa mère. S’il est sain qu’il ait conscience que ses parents ont une vie sexuelle, il n’a pas en revanche à y être exposé frontalement. Remarquez que la monstration vocal d’un rapport intime, lorsqu’elle est susceptible d’être perçue par autrui et conscientisée comme telle, entre dans la catégorie des comportements exhibitionnistes, ce qui est acceptable uniquement dans le cadre d’un jeu entre adultes désirants… Pour le reste votre témoignage renvoie à la difficulté d’organiser la vie intime dans un contexte d’espace partagé. Certes il est toujours possible de prévoir, d’anticiper, de programmer, mais cela exclut de fait la spontanéité, l’imprévu, ce qui pour certains couples induit un inexorable tarissement des activités sexuelles. Notez que d’un point de vue architectural il est toujours souhaitable que la chambre des enfants ne soit pas attenante à celle des parents et que par ailleurs cette dernière puisse être fermée à clé. De plus il est préférable que la chambre parentale soit protégée par l’interdiction formelle d’y entrer sans avoir, au préalable, frappé à la porte et attendu l’autorisation d’y pénétrer. Quoiqu’il en soit, la problématique des chambres contigües est couramment mise en évidence dans les consultations sexologiques, la promiscuité étant pour nombre de parents un frein à l’exercice de leur sexualité érogène, voire à l’expression de leur désir. Pour ce qui est de vos vocalises je n’ai malheureusement pas d’autres solutions à vous fournir que celle qui consiste à les contenir, tout en sachant que cela risque de s’accompagner, pour vous et peut-être pour votre partenaire, d'un affadissement des émotions perçues. Vie intime et cohabitation ne sont pas les meilleurs amies du monde...
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