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Endométriose

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Qu’est-ce que l’endométriose ? 

L’endométriose est une maladie gynécologique féminine évolutive qui concerne une femme sur dix. Elle est liée au développement extra-utérin de tissus identiques à la muqueuse utérine (fragments d’endomètre). En temps normal, lorsque l'ovule n'est pas fécondé, l’endomètre se nécrose pour être ensuite éliminé durant les menstruations avant de se renouveler. Mais lorsque des fragments d'endomètre se développent à l’extérieur de l’utérus, ils ne peuvent être évacués. C’est ainsi qu’apparaissent les manifestations cliniques de l’endométriose.

L’endométriose peut toucher différents organes 

Les localisations les plus fréquentes de la maladie sont :

  • La vessie 
  • Le vagin 
  • Le péritoine
  • Les ovaires (formation de kystes) 
  • Les ligaments utéro-sacré
  • Les trompes de Fallope
  • Le rectum 

Il peut arriver que plusieurs organes soient touchés simultanément chez une même patiente. 

Dans le cas d’une atteinte du rectum ou plus rare, du tube digestif, on parle d’endométriose digestive, d’endométriose vésicale lorsque l’endomètre colonise la vessie au cours du cycle menstruel et d’endométriose pulmonaire lorsqu’il impacte les poumons et la plèvre. Enfin, une endométriose est qualifiée de profonde lorsqu’elle touche en profondeur des organes pelviens. 

Potentiellement, l’endométriose peut concerner toutes les femmes réglées et notamment celles qui disent avoir souffert de douleurs gynécologiques depuis la puberté. La maladie peut se manifester extrêmement tôt et atteindre de très jeunes femmes. Souvent, le diagnostic de la maladie est posé tardivement (retard moyen de 5 ans) et de façon fortuite, notamment lors d'examens faisant suite à des problèmes de fertilité. C’est pourquoi, les chiffres ne faisant état que des cas d’endométriose recensés et donc diagnostiqués, la maladie pourrait toucher beaucoup plus de femmes.




Symptômes

Douleurs abdominales basses, saignements génitaux et infertilité sont le plus souvent les symptômes induits par l’endométriose dont l’intensité n’est pas nécessairement proportionnelle à l’étendue des lésions. 

Une douleur pelvienne parfois très aiguë, particulièrement au moment des menstruations et pouvant occasionner des pertes de connaissance, est le symptôme majeur de la maladie. Son caractère cyclique est également évocateur.  

Les douleurs peuvent aussi apparaître lors de rapports sexuels (dyspareunie), soit dès le début de la pénétration (ou au moindre contact), soit une fois le pénis introduit et/ou encore être induites par certaines positions. De même, des pertes brunâtres à la fin des règles ou après un rapport sexuel peuvent être symptomatiques de la maladie.

D’autres symptômes comme des troubles digestifs et urinaires, manifestés sous forme de diarrhée ou constipation accompagnées de douleurs, de rectorragie, de brûlures lors de la miction ou d'une difficulté à vider la vessie sont observés, de même que la survenue de vertiges, de vomissements, de nausées et parfois d’une toux, de douleurs pulmonaires ou thoraciques.

Des épisodes de fatigue chronique sont aussi fréquemment rapportés par les patientes atteintes d'endométriose.

Mais l’endométriose peut être totalement asymptomatique. Son diagnostic est alors le plus souvent posé lorsque la patiente consulte en raison d’une difficulté à concevoir un enfant et en effet, on observe qu’une proportion significative de femmes ayant des difficultés à mener une grossesse à terme, est atteinte d’endométriose.

Diagnostiquer l’endométriose

Après l'observation des symptômes vient le temps du diagnostic, lequel sera établi suite à un examen gynécologique approfondi pouvant comporter, en plus de la réalisation de bilans sanguins et hormonaux complets, une échographie, une IRM, une laparoscopie ou une cœlioscopie. Ces dernières permettront non seulement l’identification formelle de l’endométriose mais également l’élimination des tissus endométriaux au cours de l’examen.

L’endométriose, une forme bénigne de cancer

S’il est vrai que les lésions d’endométriose peuvent être définies comme des "métastases bénignes", le risque de développer un cancer est infime, puisque inférieur à 1%. Il s’agit de sous-types rares de cancers ovariens (carcinome à cellules claires ou adénocarcinome endométrioïde).

Les traitements

Il existe deux formes de traitement de l’endométriose, un traitement hormonal et un traitement chirurgical. Quel que soit le traitement, il n’est préconisé qu’aux femmes n’ayant pas encore eu d’enfants, présentant des problèmes de fertilité ou sujettes à d’importantes douleurs. En revanche, il ne sera pas souhaitable de traiter l’endométriose chez les femmes de moins de 35 ans alors que la maladie sera limitée et sans effet sur son appareil reproductif, toutefois, un suivi médical régulier restera impératif.

Le traitement hormonal

Il est généralement prescrit en premier lieu et consiste en la prise en continu d’anti-oestrogènes sous forme de pilule contraceptive ou de stérilet qui auront pour effet de priver les cellules endométriales de leur source nourricière, l'oestrogène, et donc de limiter leur prolifération. Pour les spécialistes de la question, il s'agit avant tout d'empêcher la survenue des règles et ainsi éviter les saignements que les lésions endométriales ne manqueront pas de déclencher lors des menstruations.

Quand la pilule ou le stérilet s'avèrent inefficaces, que les femmes atteintes par la maladie continuent de souffrir, la prescription d’injections mensuelles d'analogues à la GnRH, une neurohormone sécrétée par l’hypothalamus, est envisagée. Destinée à simuler la ménopause, cette neurohormone a pour effet de stopper le cycle. Ce dernier reprendra son cours normal dans les 2 à 3 mois suivant l’arrêt du traitement. Conjointement, un traitement à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pourra être prescrit contre la douleur.

Le traitement chirurgical

Il survient en cas d’échec du traitement hormonal et consiste en une intervention chirurgicale ayant pour but d’éliminer au laser les tissus endométriaux. Cette intervention est dite "conservatrice" et sa prescription s’adresse plus particulièrement aux femmes de moins de 40 ans ayant un désir d’enfants. Mais hélas, dans les cas les plus graves, il peut s’avérer nécessaire d’effectuer une hystérectomie (ablation de l’utérus).

Notre conseil

Avec la surabondance d’informations disponibles sur internet, nous aurions tous plus ou moins tendance à l’auto-diagnostic à la lecture de symptômes de telle ou telle maladie et la description de ceux caractérisant l’endométriose peuvent s’avérer anxiogènes, d’autant que la plupart d’entre eux, qu’ils soient ou non associés, concernent une importante partie de la population féminine. Douleurs menstruelles, épisodes de fatigue, douleurs lors des rapports sexuels sont les corolaires fréquents de la vie reproductive et sexuelle des femmes. Quant aux symptômes relatifs aux appareils digestif et pulmonaire, ils peuvent être absolument sans rapport avec une éventuelle endométriose. 

C’est pourquoi, en cas de doute sur la nature des symptômes, seul le médecin traitant ou le gynécologue sera à même de poser le bon diagnostic et le cas échéant, de prescrire un traitement adapté. Pour toute question relative à cette maladie, le site de l’association AndoFrance est consultable à l’adresse www.endofrance.org. L’association, qui fut créée en 2001 est reconnue d’intérêt générale et milite pour "faire sortir la maladie de l’ombre". Sa mission : Soutenir, Informer et Agir contre l’endométriose.

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