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Frigidité

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Frigidité, anaphrodisie, anorgasmie, sécheresse vaginale, comment s'y retrouver.

De nos jours, le terme "frigidité" n'est plus vraiment employé par les médecins, notamment à cause de sa connotation péjorative et de son imprécision. Qu'est-ce que la frigidité, quels en sont les symptômes et les remèdes ? Nous verrons qu'une fois de plus, pour résoudre un problème de dysfonction sexuelle, il n'existe pas de recette miracle, mais des solutions adaptées à chaque individu.

Sa définition

Le terme frigidité, traditionnellement utilisé pour décrire un trouble féminin à la fois du désir et du plaisir tant sur le plan physique que mental, est issu du latin frigidus (froid). Ce dysfonctionnement sexuel, ayant pour origine une détresse psychologique ou un problème physiologique, est signalé par une perte de la sensibilité génitale. Les femmes qui en sont atteintes disent ne rien ressentir et n'avoir aucun plaisir à faire l'amour. La frigidité peut être primaire, lorsqu'elle a toujours été présente ou secondaire, en réponse à certains évènements ou traumatismes. 

Ce qu'elle n'est pas, ou pas tout à fait

La frigidité est à différencier de l'asexualité qui, bien qu'elle soit aussi caractérisée par une absence d'intérêt pour le sexe, est avant tout une orientation qui participe au bien-être et à l'épanouissement des personnes asexuelles. En matière de sexualité, s'il n'y a pas de souffrance, il n'y a pas de problème.

Le vaginisme n'a rien à voir non plus avec la frigidité. Il s'agit d'une pathologie qui s'exprime par une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien entourant l'ouverture du vagin et rend impossible toute pénétration (pénis, doigt, tampon hygiénique). La douleur ressentie, parfois très importante peut apparaître dès les premières caresses, voire même à la simple évocation d'un rapport sexuel. 

L'anorgasmie, l'impossibilité d'atteindre l'orgasme malgré la présence de désir et de plaisir, n'est pas la frigidité. Elle peut cependant en être l'une des nombreuses manifestations.

La frigidité est aussi à distinguer de l'anaphrodisie, ou asthénie sexuelle, qui est une absence de désir sexuel mais n'est pas à proprement parler un trouble du plaisir. En ce sens, les cas cliniques avérés de frigidité totale, traduits à la fois par une absence de désir et de plaisir, ressentie physiquement comme mentalement, seraient extrêmement rares.

Origines de la frigidité

En elle-même, la frigidité n'est pas physiologique, elle est plutôt une conséquence, un effet secondaire, parfois dû à la prise de certains médicaments qui anesthésient les sensations. Antidépresseurs, neuroleptiques et autres psychotropes peuvent provoquer une forte baisse de l'excitabilité. Certaines maladies comme la sclérose en plaques, un diabète évolué ou des troubles de la thyroïde, peuvent également induire une perte de sensations.

S'agissant des causes psychologiques, les psycho-traumatismes liés à une agression sexuelle (viol, inceste, mauvaise expérience), l'influence de la culture familiale, de certaines croyances et religions, l'absence ou la pauvreté de l'éducation sexuelle ainsi que des problématiques induites par la dégradation de la relation de couple sont majoritairement évoqués par les femmes consultant pour un problème de frigidité. 

Le diagnostic de frigidité

Au sens strict du terme, une femme ne peut être considérée comme frigide si elle parvient à l'orgasme en dehors d'un rapport sexuel (masturbation). Dans tel cas, la frigidité serait partielle et non totale. En d'autres termes, le problème à l'origine de l'absence de plaisir sexuel serait la conséquence d'une mauvaise qualité de la relation de couple ou simplement d'une interprétation négative de l'acte sexuel.

Mais pour diagnostiquer une frigidité, encore faut-il s'entendre sur sa définition. Attendu le grand nombre de causes et de manifestations de ce trouble, allant de l'absence totale de désir et plaisir pendant une stimulation sexuelle (caresses, pénétration), à l'impossibilité d'atteindre l'orgasme malgré des sensations voluptueuses normales, en passant par l'apparente contradiction entre présence de désir et absence de plaisir, le terme frigidité est insuffisant, non seulement pour décrire mais aussi pour remédier aux troubles du désir et du plaisir féminin. Et c'est probablement la raison pour laquelle il n'est pratiquement plus utilisé par les médecins, puisque jugé obsolète.

Sortir du concept de frigidité

En bien des situations, sans doute serait-il plus efficient de s'extraire de certains schémas de pensée et concepts pouvant de prime abord paraître rassurants mais qui s'avèrent souvent réducteurs. Éjaculation précoce, frigidité, impuissance sont des termes qui enferment et parfois cristallisent les problématiques en transformant de simples signaux en de véritables pathologies. Il n'y a encore pas si longtemps, le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder) dans sa première version, ne répertoriait que deux sortes de troubles sexuels, l'impuissance des hommes et la frigidité des femmes, laquelle a d'ailleurs longtemps été attribuée aux mariages forcés. Bien qu'il ait été prouvé que l'on retrouve invariablement les mêmes problématiques sexuelles, que ce soit en période de liberté sexuelle ou en des temps d'inhibition, la sexualité humaine ne cesse d'évoluer, conditionnée par les sociétés dans lesquelles elle se développe. Son étude fait l'objet d'une attention assidue, poussant parfois la curiosité scientifique jusqu'au paroxysme de la bêtise. Mais quoi qu'il en soit, les praticiens ont compris qu'il était vain de traiter un symptôme ou une pathologie sans considérer l'individu dans l'intégralité de son être. 

Nous sommes encore loin d'en connaître toutes les implications sur le métabolisme, mais s'agissant des troubles de la libido et du plaisir, qu'ils soient féminins ou masculins, le psychisme prend une part importante dans leur apparition comme leur résolution. Nous le savons, l'effet placebo est une réalité et qu'est-il sinon le pouvoir agissant de l'esprit sur la matière ? Il est indéniable que le cerveau est restera le premier organe organisateur des fonctions motrices, psychiques et psychologique en lien avec la sexualité, l'érotisme et l'amour. 

Les premiers pas vers la résolution d'un trouble du plaisir

Identifier l'origine d'une perte de sensibilité génitale, c'est avoir déjà fait la moitié du chemin de retour à une vie sexuelle épanouie. S'il n'y a hélas guère de solutions aux origines médicamenteuses de la perte de sensations dans le cas par exemple de traitements lourds, il n'en va pas de même pour les causes psychologiques. Aujourd'hui, les médecins psychologues, psychiatres ou sexologues, les psychothérapeutes et sexothérapeutes peuvent fournir aux femmes en souffrance une oreille experte et attentive. Les moyens ne manquent pas entre les multiples formes d'approche des troubles sexuels. Par ailleurs, la démocratisation de la sexologie sur internet, facilite la démarche de certaines femmes qui autrement, n'auraient jamais osé franchir le seuil d'un cabinet de sexologue ou n'auraient pas même imaginé en parler à leur médecin traitant.

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