Le viol, une arme de guerre

Le viol est un acte violent de domination, notamment celle de l’homme sur la femme, mais pas seulement.
Définition du viol du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : "Un viol est un rapport sexuel imposé à quelqu'un par la violence, obtenu par la contrainte, qui constitue pénalement un crime."
Mais cette définition est incomplète parce qu’elle suggère que seul la violence et la contrainte seraient utilisées lors d’un viol, ce que nous savons ne pas être le cas. Telle réduction est susceptible d’entretenir certains "mythes" existant autour du viol, comme celui consistant à croire qu'un "véritable" viol serait commis par un inconnu dans une sombre ruelle et qui, muni d’une arme, prendrait de force une femme en tenue provocante…
Mais le Droit français précise les diverses circonstances permettant de qualifier un viol :
Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. (Art 222-23 à 222-26 du code pénal)
Le viol n’est en rien l’expression d’un quelconque désir amoureux, lequel deviendrait incontrôlable et conduirait le violeur à obtenir coûte que coûte l’objet de celui-ci. Violer une personne, de quelque façon que ce soit, c’est exercer sur elle un acte de domination violente visant à l’humilier et la réduire à la condition d’objet de satisfaction de ses pulsions. Et nous pourrions aller plus loin dans l’étude des fondements des violences sexuelles exercées sur les femmes en évoquant l’hypothèse sexologique qui les met en relation avec la peur masculine de la puissance érotique féminine. Mais dans tous les cas, viols et autres violences sexuelles ont le même dessein : forcer les femmes à la soumission.
En temps de guerre, le viol devient une arme destinée à l’humiliation et la domination d’un peuple.
Depuis toujours le viol est une composante de la guerre et constitue une stratégie militaire et politique à part entière, au même titre que les bombardements. Les exemples où le viol et les violences sexuelles sont utilisés comme instruments de coercition des populations civiles sont légion. Depuis la mythologie grecque antique où Zeus viole nombre de femmes et de nymphes par la force ou la tromperie, l’Antiquité où Saint Augustin note que le viol est une pratique habituelle lors de pillages au même titre que le massacre des hommes (Cf. La Cité de Dieu), le viol de guerre s’inscrit dans un panel de violences destinées à soumettre les peuples, une pratique qui semble s'être "réactivée" dans les conflits contemporains.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Japon organise des réseaux de "femmes de réconfort", souvent mineures, forcées à la prostitution dans des "P House" (P pour prostitute), des maisons closes officiellement nommées "Stations de confort". À la même époque, l'Allemagne procède à des viols collectifs et publics sur des femmes Slaves. En Tchétchénie, entre 2000 et 2003, des femmes sont incarcérées dans des prisons illégales, des "camps de filtration1" où elles sont torturées puis violées. Moussa, jeune Tchétchène confie au journal Le Monde le sort d'une toute jeune fille de 14 ans, accompagnant sa mère venue rendre visite à son fils incarcéré au camp de Tchernokozovo, qui fut retenue et violée durant quatre jours par des tortionnaires "cosaques" sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. Tchernokozovo, surnommé "le camp des horreurs". En Libye durant la guerre civile de 2011, le viol fait partie de l'arsenal des troupes de Kadhafi, dopées au Viagra.
Pendant le génocide du Rwanda, de 250 000 à 500 000 femmes et filles tutsies auraient été violées. Selon René Degni-Ségui, rapporteur spécial de l’ONU, le viol était la règle générale, son absence, l’exception. Au cours du conflit en Mozambique, de jeunes garçons, eux-mêmes traumatisés par le climat de violence, menacent de tuer ou d’affamer les filles qui résistent à leurs avances. Le rapport de 1996 sur la situation des enfants dans le monde note que la désintégration des familles en temps de guerre rend les femmes et les filles particulièrement vulnérables alors que maris, pères et frères sont mobilisés au combat.
Toutes les formes d'agression sexuelle visent à la destruction physique et psychologique des victimes
De nos jours, les viols de masse et les sévices sexuels dans certaines zones de conflits sont pratiqués systématiquement. Arme de guerre et de terreur, l’effroyable réalité semble dépasser la fiction des productions cinématographiques les plus extrêmes. En République Démocratique du Congo, se jouent quotidiennement depuis 1998 des scènes d’une barbarie intolérable et dont les victimes sont des femmes, des jeunes filles, des fillettes, voire des bébés… Viols collectifs d’une violence inouïe, utilisation de couteaux, d'objets contondants, d’armes à feu pour mutiler ou détruire l'appareil reproducteur des femmes, tortures psycho-sexuelles : viol forcé par un garçon de la mère ou des sœurs, viol de petites filles et de nouveau-nés sous les yeux de leurs mères, certaines sombrant dans la folie avant de se donner la mort…, l’horreur semble ne connaître aucune limite. RDC, Rwanda, Bosnie Herzégovine, Libye, Syrie, Tchétchénie, sur toutes les latitudes, sans distinction de race, d'ethnie ou de religion, le viol et toutes les formes de violences sexuelles participent de l’annihilation des peuples par la destruction des femmes et des enfants. Femmes épouses, femmes mères, femmes enfants, femmes piliers d’une société condamnée à disparaître.
Le viol de guerre est considéré comme une pratique ancestrale, donc peu questionnée. Plus encore que dans les pays où règne la paix civile, il est un véritable tabou lorsqu’au traumatisme de l’agression et la possible grossesse qui en découle, s’ajoute la peur d’être rejetée par le mari, la famille ou la communauté tout entière. Double, voire triple peine pour ces femmes qui, en plus d'être rejetées après avoir subi la cruauté de viols relevant de la torture, se trouvent dépouillées de leur honneur et doivent subir les séquelles physiques parfois considérables de sévices sexuels défiant l’imagination. Plaies purulentes, incontinence (urinaire et fécale), condamnent ces femmes à l’exclusion sociale et à la misère.
Denis Mukwege est un gynécologue obstétricien congolais spécialisé en chirurgie réparatrice. Il a reçu le prix Sakharov le 26 novembre 2014 au Parlement européen à Strasbourg, et le prix Nobel de la Paix le 5 octobre 2018. Surnommé "L’homme qui répare les femmes", ou encore "Docteur miracle", il soigne chaque année plus de 3 500 femmes victimes et rapporte être démuni face à la gravité des blessures de ses patientes :
Dans les zones de conflit, les batailles se jouent sur le corps des femmes. Les victimes sont condamnées à perpétuité, certaines n'ont plus de périnée et ne pourront ni enfanter, ni avoir des rapports sexuels. Certains jours, mes équipes et moi opérions du jour au soir. Les lésions étaient si particulières que les manuels médicaux ne nous étaient d'aucun secours. Nous devions trouver nos propres solutions. Mes premiers cas en 1999 étaient des femmes adultes. Mais maintenant, j'observe de plus en plus d'enfants, de bébés violés avec des périnées complètement déchirés, où il n'y a plus ni vagin, ni rectum, ni vessie, détruits en un seul trou.
Un médecin français qui se rend régulièrement en RDC témoigne dans un reportage, Congo, la paix violée. Il déclare avoir été horrifié par les blessures d'une petite fille de 18 mois, violée par une vingtaine de soldats et dont les organes étaient descendus.
Le viol comme arme psychologique de destruction individuelle et sociétale.
Evelyne Josse est une psychologue, psychotraumatologue et victimologue belge. Elle est l'auteure de l'article intitulé Torture et violences sexuelles dans les conflits armés, des liens étroits2. Y sont énumérées, entre autres considérations, diverses formes de violences sexuelles perpétrées dans le cadre de conflits armés. Pour la psychologue, le viol en temps de guerre revêt des formes multiples et son impact sur les individus entraîne une déstabilisation, voire une déconstruction communautaire profonde et durable.
Le viol comme arme de guerre constitue une forme d’attaque contre l’ennemi. Il caractérise la conquête et l’avilissement des femmes incarnant l’identité culturelle adverse, l’humiliation des hommes en charge de leur protection mais impuissants à les défendre ainsi que le déshonneur des combattants capturés. Perpétré avec la volonté délibérée de semer la terreur, l’infamie et les germes du rejet social, il est une arme de destruction psychique et communautaire.
L'article présente également le viol et toutes les formes de brutalité exercées sur les zones génitales comme un outil de destruction des fonctions reproductives des femmes comme des hommes.
Des tortures et des mutilations sexuelles sont souvent infligées aux filles et aux femmes de la communauté adverse (éventration des femmes enceintes, mutilation des organes génitaux, intromission d’objets dans les parties génitales, etc.), avant, pendant ou après un viol. Les organes sexuels des hommes, notamment lorsque ces derniers sont incarcérés, sont fréquemment le siège des tortures (décharges électriques, coups, torsions, introduction d’objets dans l’anus, mutilations et amputation des organes génitaux, etc.).
Notons que les conséquences des viols et sévices sexuels régulièrement subis en famille ne se limitent pas à l'instant du supplice mais rendent quasiment impossible toute reconstruction future, tant individuelle que familiale et sociale. Les traumatismes générés par ces violences sont considérables, la vie des victimes, hommes, femmes ou enfants (parfois issus d'un viol), est anéantie, la cellule familiale, première fondation de toute société humaine, est brisée.
Dans certains contextes, des femmes et des hommes sont contraints par les agresseurs à se livrer à des relations sexuelles avec des membres de leur famille (entre mère et fils, père et fille, frère et sœur, tante et neveu). [...] Des familles sont contraintes à assister au viol de leurs proches, le plus souvent de l’épouse, de la mère, des sœurs ou des enfants. Il leur est parfois imposé de danser, d’applaudir ou de chanter pendant la durée du viol. On les force aussi à faciliter l’agression, par exemple, en immobilisant la victime pour l’empêcher de se débattre, en fournissant de l’huile pour lubrifier le sexe d’un enfant et permettre ainsi la pénétration, etc. Outre les dommages causés à la victime, ce type de viol vise à blesser l’amour propre et l’honneur des hommes de son entourage qui n’ont pas pu la défendre.
Evelyne Josse note qu'au niveau social, torture et violences sexuelles entraînent une baisse globale du fonctionnement psychosocial.
Les sentiments de valeur personnelle et de dignité humaine sont bafoués par les dévalorisations et les humiliations, la soumission à l’agresseur, la transgression forcée de valeurs et de tabous personnels (par exemple, devoir torturer un compagnon ou violer un membre de la famille pour ne pas être soi-même maltraité ou tué) et par la transgression forcée de valeurs et de tabous culturels (par exemple, être forcé à avoir des rapports sexuels considérés comme impies). Le rabaissement des individus en deçà du rang de l’espèce humaine et les diverses transgressions provoquent une fracture avec l’univers de référence et une désaffiliation des groupes d’appartenance familiaux, communautaires, sociaux, politiques, religieux, ethniques, etc. Les victimes sont ainsi dépouillées du sens qu’elles ont d’elles-mêmes, dans leur culture et dans le groupe humain. Du fait que les sévices sont intentionnels et perpétrés par des humains, ces violences sapent les fondements même des rapports interpersonnels que sont la confiance et le respect.
Le viol à des fins stratégique, économique et politique.
En 2008, le Conseil de sécurité des Nations unies catégorise le viol comme une "tactique de guerre", dénomination pour le moins étrange si l’on considère l’ambiguïté lexicale dont elle est porteuse, semblant en quelques sortes le "légitimer" mais tel n’est pas le cas. Dans sa résolution 1820, l’ONU précise : "Le viol et d’autres formes de violence sexuelle peuvent constituer un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou un élément constitutif du crime de génocide."
La plupart du temps lors de conflits armés, l’agression sexuelle contre les femmes vise avant tout l’honneur des hommes, maris, frères et pères. Cette stratégie permet de débusquer les rebelles ayant pris le maquis et de les inciter à rejoindre leurs villages dans un but de vengeance. Au Mexique, durant la révolte du Chiapas de 1994, considérations politiques et économiques se conjuguent alors que les paysans sont contraints de quitter leurs fermes et d’abandonner leurs cultures, ce qui déstabilise l'économie locale et met en péril la survie des populations. La destruction irréversible des femmes et des générations futures par le viol scelle la destinée d'un pays condamné à péricliter. Comme le déclare Philippe Hensmans, directeur de la section belge d’Amnesty International et spécialiste de la région RDC : "Ce sont les femmes qui bossent, et elles sont extraordinaires. Ce sont elles qui, malgré tout ce qu’elles subissent, portent à bout de bras le pays."
Le viol, arme de destruction massive.
Épuration ethnique.
Le viol de guerre ne manque pas de pseudo-justifications. Par exemple, il est utilisé comme moyen de purification ethnique. Durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, les femmes bosniaques sont séquestrées et violées pour engendrer "un enfant serbe". Selon une enquête de la Communauté européenne, 20 000 femmes et filles musulmanes ont été victimes de viols en Bosnie. Le rapport La situation des enfants dans le monde de 1996 note que les adolescentes ont été les cibles privilégiées des violeurs qui les ont forcées à porter "l’enfant de l’ennemi".
De nos jours encore au Moyen Orient, les femmes chrétiennes et yézidies enlevées par DAESH subissent le même traitement. Les bébés issus des viols sont arrachés dès la naissance à leurs mères pour, selon les dires de leurs bourreaux, être confiés à des familles musulmanes. Le devenir de ces nouveaux nés reste nébuleux mais Frédéric Pons, ancien militaire et journaliste français auteur du livre Le martyre des Chrétiens d'Orient, Calmann-Lévy, 2017 est convaincu qu’ils sont destinés à devenir des enfants soldats.
Propagation massive de maladies sexuellement transmissibles (MST, VIH)
Selon un rapport de l’ONU, 70% des femmes violées au Rwanda auraient contracté le virus du SIDA. Amnesty International signale que le viol systématique des femmes rwandaises a contribué à répandre la maladie. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), est le premier tribunal international à définir et à reconnaître le viol comme moyen de perpétrer le génocide.
L’exploitation sexuelles des femmes dans les pays en guerre : une source de revenus non négligeable.
En plus des indéniables répercussions psychologiques, ethniques et économiques, de la logique martiale à des fins politiques des viols de guerre, l’exploitation sexuelle des femmes, des jeunes filles et parfois des garçons représente une source substantielle de revenus, tant pour les belligérants que pour les divers réseaux criminels profitant du climat d’impunité lié au conflit. Femmes et filles, parfois très jeunes, sont non seulement violées mais également soumises à la prostitution forcée. Lors de la Seconde Guerre mondiale, elles sont enlevées, emprisonnées et contraintes de satisfaire les besoins sexuels des forces d’occupation. De même la guerre du Viet Nam voit nombre de femmes asiatiques forcées à la prostitution.
En 2013 sur France 3, un film documentaire de Stéphane Benhamou et Sergio G. Mondelo intitulé "Putains de guerre" dévoile l'institutionnalisation des bordels militaires de campagne (BMC), en Indochine, en Algérie, au Viêt Nam, en Bosnie.
Amnesty International révèle que selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en 2000, à peu près 50 000 femmes originaires de République Dominicaine travaillaient dans le commerce sexuel en Autriche, Curaçao, Allemagne, Grèce, Haïti, Italie, Pays-Bas, Panama, Porto-Rico, Espagne, Suisse, Venezuela et dans quelques pays des Caraïbes.
En août 2015, l'ONU authentifie un sinistre catalogue diffusé par DAESH où apparaissent les prix des femmes, jeunes filles et enfants. Les "tarifs" annoncés sont de 150€ pour une fillette de moins de 9 ans, 110€ pour une adolescente, des prix revus à la baisse proportionnellement à l'âge. Les femmes de 20 à 30 ans sont vendues 70€, les 30 à 40 ans 35€.
Zainab Bangura est représentante spéciale des Nations unies dans le cadre de la campagne contre la violence sexuelle en période de conflit. Elle rapporte que les filles sont échangées comme des barils de pétrole , que parfois les "combattants" les revendent à leurs familles en échange de rançons de plusieurs milliers de dollars. Ces esclaves sexuelles, majoritairement des chrétiennes d'Orient et des Kurdes yésidies, sont offertes en priorité aux chefs djihadistes puis vendues à des familles fortunées pour plusieurs milliers d’euros. Elles passent ensuite aux mains des soldats de Daech, pour un prix dérisoire. Zainab Bangura précise : "Une fille peut être vendue et achetée par cinq ou six hommes différents.'"
Viols et tortures sexuelles, hommes et femmes sont touchés.
Viols répétés, mutilations génitales à l'aide de couteaux, de verre coupant, pénétrations d'objets divers, de canon d'armes à feu dans le vagin ou l'anus, introduction de substance diverses pour les femmes, torture par stimulation électrique, castration, sodomie pour les hommes, les actes de torture sexuelle sont couramment pratiqués dans les centres de détention ou lors des attaques des villes ou villages. Sarah Chynoweth, chercheuse à l'université de Stanford est conseillère dans le domaine des droits de la personne et des affaires humanitaires. Elle rapporte avoir entrepris une mission d'enquête pour le compte de l'agence des nations Unies pour les réfugiés, le HCR, sur les violences sexuelles perpétrées contre les hommes et les garçons dans la crise syrienne.
Nous savions que beaucoup de femmes et de filles étaient ciblées pour le viol et d'autres violences sexuelles, mais nous ne savions pas grand-chose sur ce qui arrivait aux hommes et aux garçons. Sur la base de quelques rapports existants, j'ai supposé que certains garçons étaient victimes, ainsi que certains hommes dans les centres de détention, mais que la violence sexuelle contre les hommes n'était pas courante. Je craignais que peu de réfugiés en aient entendu parler et qu'ils refusent de parler d'un sujet aussi tabou. Je n'aurais pas pu me tromper plus.
Dans une tribune d'analyse publiée par Al Jazeera, Elisabeth Wood, chercheuse à l'université de Yale, indique que bien qu'il soit répandu, le phénomène du viol de guerre ne doit pas être considéré comme une conséquence systématique des conflits armés. Selon une étude de l'Institut de Recherche sur la Paix, 64% des groupes armés ayant participé à 48 conflits en Afrique entre 1989 et 2009, n'étaient pas impliqués dans des affaires de viols massifs. Elle en déduit que les viols de guerre peuvent être évités.
Le viol n'est pas inévitable en temps de guerre. Les groupes armés - acteurs non étatiques et militaires étatiques - choisissent souvent d'interdire le viol par leurs membres et le font efficacement. Ce fait devrait renforcer les efforts visant à circonscrire les groupes commettant des viols.
Il est vrai qu'une étude parue dans l'American Political Science Review montre que de nombreux groupes interdisent le viol et que les factions rebelles ont davantage de propension à maîtriser leurs troupes et juguler les agressions et viols commis contre les civils. Il nous faut également tenir compte des nombreux cas d'accusations infondées visant à exacerber les tensions. Toutefois, il nous semble que, même si telle n'est pas son intention, ce propos tend à relativiser un phénomène déjà difficilement quantifiable lorsque impunité, loi du silence, peur des représailles, honte, exclusion et stigmatisation des victimes rendent difficile l'établissement de rapports fidèles à la réalité.
Syrie, Le cri étouffé est un film documentaire réalisé par Manon Loizeau et co-signé par Annick Cojean recueille les témoignages de femmes victimes de viols perpétrés par les sbires de Bachar el-Assad.
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