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Les femmes autoritaires feraient moins l'amour que les autres ?

Les femmes autoritaires feraient moins l'amour que les autres ?

Les femmes autoritaires feraient moins l'amour que les autres ?

Les femmes autoritaires feraient moins l’amour que les autres : que dit la science ?

Au cours des différentes étapes de sa diffusion, une information subit des transformations telles qu’elle peut totalement changer de nature. Au départ, vous avez une étude statistique cherchant à déterminer la fréquence des rapports sexuels des Africaines subsahariennes appartenant au groupe des "décideurs", et finalement, vous vous retrouvez avec un débat entre deux écrivains qui s’écharpent sur la question de l’appétit sexuel des femmes autoritaires en général. Par une sorte d’alchimie médiatique, les femmes noires de l’étude de départ se sont transformées en femmes blanches. Les conclusions de l’enquête ? Également disparues.

L’étude qui avait établi une forte relation entre la fréquence des rapports sexuels et le niveau d’autonomie des femmes subsahariennes, reposait sur un questionnaire adapté à la population visée, en rapport avec sa compréhension des notions de prise de décision et d’autonomie. Parmi les questions posées aux sondées : “Avez-vous le dernier mot sur les questions de santé ?” ou encore “Quand avez-vous le droit de visiter amis et famille ?”

Pour nous Occidentaux, de telles questions ne se posent pas, à moins de chercher à déterminer si une relation est abusive. Les marqueurs utilisés lors de l'enquête préliminaire devraient nous éclairer quant à la perception culturelle du concept d'autonomie, notamment celui de prise de décision. Les résultats obtenus pour une population donnée peuvent d’autant moins se transposer sur une autre population que le gap culturel est important. De plus, dans la région concernée, faire l’amour n’est pas synonyme de plaisir pour les femmes, certaines définissant même le plaisir comme une absence de douleur pendant les rapports.

L’enquête concluait : “Comprendre comment la position de la femme au sein du foyer influence son activité sexuelle semble être un élément essentiel pour les aider à vivre une vie sexuelle saine et source de plaisir." L’idée derrière tout ça était de démontrer que trop d’autonomie était néfaste pour les femmes (subsahariennes) en matière d’épanouissement sexuel mais certains journaux occidentaux utilisèrent ces conclusions pour affirmer que les hommes n’aimaient pas les femmes trop autoritaires, trop autonomes. Laura Berman dans le Chicago Sun-Time, s’appuyant sur l’étude en question, soutenait même que les femmes trop impliquées dans les décisions du foyer sapaient les liens du mariage et attentaient à la virilité de leur mari ! 

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