Plaidoyer pour l'abolition de la prostitution (2/3)
Alors que le phénomène prostitutionnel gagne en ampleur, qu'en Europe des dizaines milliers de femmes se trouvent esclaves de réseaux proxénètes internationaux, certains dissertent sur le droit à disposer de son corps. Mais La prostitution ce n’est pas du baratin intello libéral, ce n’est pas le monde des idées, c’est du pragmatique nauséabond et dégueulasse à souhait.

Un métier comme un autre ?
Pour les promoteurs de la prostitution, l'activité devrait être reconnue comme un métier à part entière. Dans cette perspective ils considèrent que les prostituées sont des "travailleuses du sexe". Corrompre le débat par des biais de langage est devenu l'arme favorite de l'industrie du sexe qui en l'occurrence fait glisser la question prostitutionnelle sur le terrain de l'appellation et non plus sur celui de son bien-fondé. Cependant la duperie ne trompera que ceux qui s'obstinent dans le déni de la réalité.
Une exposition permanente aux dangers.
La question des IST.
Qu’elle s’exerce sur la voie publique, dans des maisons closes, des méga-bordels ou des appartements, la prostitution sera toujours une activité à haut potentiel de dangerosité. Alors que les infections sexuellement transmissibles, sida, syphilis, chlamydiose, gonorrhée, trichomonase, papillomavirus, gonococcie, hépatite B ou C et herpès génital, ont fait l’objet de campagnes visant à promouvoir les bonnes pratiques de prévention et que dans l’ensemble les prostituées ont une connaissance satisfaisante des risques, on observe un relâchement dû aux exigences de la clientèle pour le « naturel ». Concurrence oblige, de nombreuses filles pratiquent la fellation sans protection et le « Come In Mouth » (l’éjaculation dans la bouche). Une aberration sanitaire car quantité de bactéries et virus sont transmissibles par simple contact oral et d’autant plus facilement que l’utilisation répétée de bains de bouche et de brossages dentaires fragilisent muqueuses et gencives. En outre, moyennant un supplément, certaines acceptent d’avaler le sperme du client, et sur les forums, le nombre de posts faisant état de cette absurdité témoignent d'une fuite en avant inquiétante.
En 2018, une clinique d’infectiologie suisse a produit une étude portant sur 600 prostituées se déclarant en bonne santé. Résultat, 20% d’entre elles étaient porteuses d’infections silencieuses (ni douleurs, ni symptômes) dues aux agents pathogènes, de la gonorrhée, de la chlamydiose et de la syphilis. La Haute Autorité de Santé a de son côté démontré que les troubles uro-gynécologiques non liés à des IST, vaginose, candidose et inflammations pelviennes, étaient entre deux et quatre fois plus fréquents parmi la population des prostituées. À la liste déjà impressionnante de problèmes sanitaires, se rajoutent les lésions des muqueuses vaginales et anales provoquées par la multiplication des coïts brutaux.
Si la réflexion statistique permet de déterminer l’impact moyen de l’activité prostitutionnelle en matière de santé, elle ne permet pas de refléter la disparité des situations. Il est sûr que celles qui officient sous la férule de gangs mafieux particulièrement violents et doivent se plier à toutes les exigences de la clientèle, sous peine de mesures rétorsives, sont nettement plus exposées que les autres. Idem pour celles qui se prostituent en raison de leur addiction aux drogues dures et acceptent souvent pour une dizaine d’euros toutes sortes de pratiques à risque. Nous pourrions aussi évoquer le cas de celles qui ont passé l’âge ou qui ne présentent pas un physique commercialement avantageux et qui pour survivre n’ont d’autres choix que de vendre leurs services à bas prix aux plus ténébreux des clients.
Prostituées à Téhéran. Shirin Fakhim. 2009.
Le pervers sexuel, rencontre à haut risque.
La population des consommateurs est majoritairement constituée d’hommes qui par nature affectionnent d’objectiver le corps féminin pour s’exciter et jouir. Que tous ne soient pas des monstres en puissance, des violeurs patentés ou des sadiques pervers, ne peut occulter le fait qu’une partie d’entre eux souffre d’une inclination réellement pathologique pour la réification des corps. Ce type de clientèle foncièrement violente représente le danger d'agression le plus redoutable pour les prostituées. Il existe suffisamment de faits divers sordides pour attester de cette vérité. Sans mettre en question la bonne foi de celles qui se prévalent d’une intuition sans faille, nous rappellerons que le pervers sexuel est souvent passé maître dans l’art de la duplicité, qu’il sait « faire façade » pour mieux se révéler le moment venu, que cela fait partie du scénario de prédation dans lequel il puise une part de son excitation psycho-sexuelle.
La prostitution s’apparente à un jeu de hasard morbide. En 1985, un rapport canadien avait conclu que les prostituées souffraient d’un taux de mortalité quatre fois plus élevé que la moyenne nationale. En Allemagne, 57 meurtres ont été répertoriés entre 2002 et 2018, perpétrés par des clients ou des proxénètes, 31 en Espagne entre 2010 et 2015, et en France avant l’adoption de la loi abolitionniste on estimait que trois prostituées étaient tuées chaque année, un chiffre qui est resté stable depuis. Penser que les violences qui les affectent ne sont que des dommages collatéraux, des exceptions regrettables, c’est se refuser à l’évidence des conséquences logiques d’un système fondé sur la domination, l’objectivation, et la marchandisation du féminin. Comme le disait un internaute sur Youpie.net, « les putes tu peux les traiter comme des merdes, c’est le kiff ».
Three Figures on Bed. Francis Bacon. 1972
Anesthésie émotionnelle et décorporalisation.
Pour le client, le consentement est acquis dès lors que la prostituée conclut la transaction. Beaucoup de promoteurs de la prostitution se servent de cet argument pour affirmer qu’on ne saurait porter un jugement moral sur les relations sexuelles établies entre deux adultes consentants. Mais la question fondamentale pour comprendre la souffrance inhérente à la prostitution doit se poser en termes de désir. La prostituée consent, mais ne désire pas. Elle subit, contrainte et forcée par l’engagement contractuel qui la lie au client. Cela démontre au passage la fragilité de la notion de consentement pour apprécier ce qui relève ou non de l’agression sexuelle. Cela étant, cette absence récurrente de désir a des conséquences que les prostituées décrivent comme un mécanisme de scission du corps et de l’esprit permettant d’encaisser les violations répétées de leur intime sexuel. Ce phénomène s’apparente à l’anesthésie émotionnelle typique de l'état de stress post traumatique (ESPT). Survenant suite à un trauma, l'ESPT conduit à un état dissociatif avec un sentiment de déconnexion et de dépersonnalisation caractérisé par la sensation de vivre la situation insupportable en spectateur.
Pour la docteure Muriel Salmona, spécialiste des ESPT, « l’anesthésie émotionnelle est dangereuse, elle coupe la victime non seulement de ses émotions spontanées, mais également de ses sensations corporelles, et ne lui permet pas de réagir comme il faudrait face à une situation à risque. Elle peut se retrouver à supporter sans réaction des violences graves […] des douleurs intenses avec un grand sourire accroché en permanence. C’est le cas des prostituées qui ont presque toutes une dissociation, une anesthésie émotionnelle et physique importante, et qui de ce fait ressentent peu de dégoût, de rejet et de douleurs lors des rapports sexuels. »
Différents témoignages illustrent la présence d’ESPT parmi les prostituées et de nombreux psychologues attestent d’une prévalence accrue de leurs effets : envies suicidaires, épisodes de dépression, états d’anxiété chronique. Judith Trinquart, docteure en médecine, a de son côté mis en évidence une manifestation extrême de la dépersonnalisation : la décorporalisation. Se définissant comme une perte de l’investissement plein et entier de son propre corps, provoquée par la nécessité de s’adapter à un contexte d’effractions corporelles répétées et régulières, la décorporalisation se manifeste par :
- une séparation nette entre l’activité prostitutionnelle et la vie privée (adoption d’un pseudo et changement de look) ;
- une compréhension du corps comme un assemblage d’objets sexuels de différentes valeurs marchandes ;
- un seuil de tolérance extrême à la douleur ;
- une absence de recours aux soins en cas de maladie ou de blessure.
Sans être de fins psychologues, les proxénètes ont compris depuis longtemps que pour obtenir la docilité des prostituées, les conditionner à l’acception silencieuse des désirs de la clientèle, il était bon de les violer à répétition pendant plusieurs jours d’affilée. Les "dresseurs", terme consacré, qui se chargent de l’éducation prostitutionnelle des filles, déclenchent en multipliant les traumas, tous les mécanismes en jeu dans l’état de stress post traumatique. Ce n’est donc pas seulement la peur qui incite les filles à se plier aux injonctions des proxénètes, mais pour grande partie l’anesthésie émotionnelle provoquée par la répétition des violences sexuelles du "dressage".
Trois prostituées d'un bordel. Jacques-Antoine Dampierre. 1940.
Prostitution, la réalité derrière les paillettes du Strass.
Le 21 mars 2009, une prostituée a livré, suite au reportage « Infrarouge : les travailleuse du sexe », un témoignage aussi cru que glaçant sur la réalité de son activité.
« À mes débuts, je me suis souvent menti à moi-même, je me suis raconté des histoires, je me suis fait croire que faire la pute, ça n’était pas si terrible, pas si horrible que ça. Avoir recours à ce processus psychologique était pour moi une chose vitale, voire une question de survie. La prostitution de façon professionnelle est une chose très pénible aussi bien nerveusement, psychologiquement que physiquement. Instinctivement, j’ai tout de suite compris qu’il fallait à tout prix que je me préserve. Et pour me préserver, la lucidité face à ma prostitution serait quelque chose de tout à fait inenvisageable. Si je commençais à me dire que mon unique fonction, que mon unique objectif professionnel consistait à être un dévidoir à foutre, que mon outil de travail serait des sexes d’hommes mal nettoyés, que j’allais passer mes après-midi à me frotter et me nettoyer le cul comme une malade mentale avec un savon gynécologique antiseptique, cette vérité ne pouvait en aucun cas me permettre de la regarder en face.
Alors, pour me mettre du baume au cœur et du cœur à l’ouvrage, je me dis que faire la pute ce n’est pas si mal que ça, que je gagne bien ma vie, que je rencontre des clients intéressants (MMMOOOOUUUIIII, BOF, BOF), que je fais les horaires que je veux, que je pars en vacances quand je veux, enfin bref, je me balance tous les lieux communs et imbécillités qu’on entend habituellement quand on parle de prostitution. C’est un peu la méthode Couet, tout va bien, tout va bien […] Le plus grand danger pour une pute, c’est la lucidité. Réfléchir pour une pute peut être une calamité. C’est donc pour cela que je ne me pose plus de question. J’ai bien trop peur du reflet du miroir. Maintenant, j’ai trouvé une méthode imparable : je me prends la tête, je l’enfonce dans un trou de sable comme les autruches et je me répète inlassablement, tout va bien, tout va bien.
Effectivement, depuis que j’ai la tête dans le guidon, tout va beaucoup mieux dans le monde enchanté et follement merveilleux de la prostitution où tous les clients sentent la savonnette, le jasmin et le muguet, où tous les clients sont respectueux, sans aucune maladresse ni brusquerie, me caresse avec douceur ; dans ce monde fabuleux où les clients sont des érudits avec des conversations hautement philosophiques et ne nous font pas éponger leurs déboires conjugaux, ainsi que la médiocrité et la petitesse de leur existence. Je suis terriblement épanouie dans ce monde prostitutionnel où les femmes ne se prostituent pas pour l’argent, mais pour le plaisir de se faire baiser par l’inconnu qui va imposer ses odeurs corporelles ainsi que ses sécrétions.
[…] Un jour je me suis dit qu’il ne fallait pas que j’essaie d’occulter mes actes. Je devais accepter. Accepter ce dernier gros porc ahanant sur moi. Je devais accepter ses coups de queue à répétition, accumulés, de la terre à la lune, de la lune à la terre. Occulter ne ferait qu’aggraver les choses et laisserait en moi des souvenirs et images impérissables […] Je devais accepter le regard méprisant que la société pose sur moi. J’ai passé toute ma vie d’adulte à dépasser mes limites pour copuler avec des hommes qui me répugnaient au plus haut point. J’ai fait toutes ces choses pour l’argent. Toutes ces choses je ne les aurais jamais faites par amour ou amitié.
[…] Je demande 200 euros de l’heure pour ma capacité à copuler avec n’importe qui sans être trop regardante sur la qualité de l’hygiène, du physique, de l’éducation du client. Même si le client ressemble à une poubelle ambulante, même s’il a une haleine fétide qui me donne l’impression qu’il a ingurgité des boules puantes, même s’il sent des pieds le fromage pourri. Je dois supporter ses odeurs de transpiration, ses sécrétions, son liquide séminal écœurant qu’il a bavé, dégouliné sur son ventre, pire que les chutes du Niagara. Je vais devoir supporté son sexe mal lavé d’où il va émaner une subtile odeur de pisse et de chiotte […] Ils ont 30 ans, 40 ans, 50 ans ; ils sont avocat, chirurgien, chef d’entreprise ; ils viennent me voir avec des chaussures et des montres de luxe pas possible, et malgré tout ça, ils ne savent toujours pas appliquer le geste d’hygiène de base que leur mère leur inculquait quand ils avaient 4 ans.
[…] Mes 200 euros sont justifiés, à souffrir en silence quand le client me mord ou me pince la poitrine de façon douloureuse. Quand il enfonce ses trois doigts dans le vagin, en faisant des allers et venues comme un sauvage, en me détruisant la paroi vaginale avec ses ongles longs et crasseux […] Pendant ce temps-là, pour faire croire au client que j’éprouve un plaisir immense alors que c’est bien plus pénible qu’autre chose, je me dandine, je me trémousse du bassin, je pousse quelques gémissements, je tords les draps entre mes doigts […] Étant donné que les hommes sont des petits monstres de vanité, imbus d’eux-mêmes. Étant donné qu’ils sont bêtes et crédules, ils sont encore capables de croire qu’ils réussissent à me procurer un réel orgasme en me faisant grimper aux rideaux en me tringlant.
J’ai une copine qui pousse la simulation à la perfection : quand le client arrive, elle va faire un petit tour dans la salle de bains afin de s’introduire un ovule qui va imiter les sécrétions vaginales. Aux premières minutes de rapport, dès que la client va commencer à tripoter son vagin, il va le sentir tout sec, après quelques minutes, il le voit s’humidifier par l’ovule qui fond petit à petit par la chaleur du corps. Ma copine est toujours morte de rire, quand des clients qui ressemblent à des gravats, sont des amants pitoyables et, en prime, sont bêtes à manger du foin, lui disent d’un air convaincu qu’elle est différente des autres putes qu’ils ont rencontrées car elle, au moins, ça se voit tout de suite qu’elle fait ça pour son plaisir !!!
[…] Quand on prend son vagin pour un tiroir-caisse, son corps pour un bien marchand et monnayable. Quand on met son amour-propre, sa pudeur aux oubliettes pour ne pas dire dans sa culotte, il n’y a pas de pute au grand cœur qui tienne ou je ne sais trop quelles fadaises et inepties du même genre. Nous ne sommes toutes sans exception que de pitoyables trainées de bas étage. Quant à la pute qui éprouverait une quelconque amitié pour son client en lui demandant effrontément des 200, des 300, des 400 euros de l’heure, cela me paraît être un concept des plus comiques. Il ne faudrait pas trop fantasmer sur la soi-disant pute au grand cœur […] Prenez trois putes, mettez les autour d’une table, faites-les parler de leur clientèle sans journaliste, sans caméra, sans client. Quand vous allez assister au déferlement de mépris et de moquerie qui vont découler de leur conversation, je vous garantis sur facture que le fameux mythe de la pute au grand cœur va en prendre un sacré coup.
Pour ma part, vous aurez beau mettre en face de moi le plus sympathique des clients, le plus charmant du monde ; de façon inconsciente, au très fond de moi-même, je vais systématiquement le détester parce que face à lui je suis obligée de me comporter comme la plus vile des chiennes, la plus vile des serpillères. Pourquoi je vais le détester ? Tout simplement parce que j’ai besoin de l’argent du client. Et pour obtenir que le client me donne son argent, j’en suis réduite à me comporter justement comme la plus vile des chiennes, la plus vile des serpillères. Je vais également le détester car celui-ci, avec l’aide de son argent, est un peu le gardien de ma déchéance.
Quant à mon mépris face aux clients, je vous garantis que quand on est au minimum observatrice, quand on se rend compte de ce que sont réellement les hommes et surtout à quel point ils peuvent être stupides, je vous assure que c’est très dur de ne pas les mépriser.
Certains me demandent si ça va être plaisir partagé. Bien sûr, ayant besoin de leur fric, je ne risque sûrement pas de les contrarier. Évidemment, en toute bonne commerçante que je suis, je leur dis que je me prostitue pour joindre l’utile à l’agréable, que je suis une occasionnelle, que je passe des annonces de façon épisodique (et gnangnan et gnangnan). Le type est à l’autre bout du téléphone, je ne l’ai jamais vu, je ne sais pas à quoi il ressemble, je ne sais pas s’il va me plaire ou pas me plaire. Je ne sais pas s’il va me caresser avec douceur ou brutalité, je ne connais pas son odeur, et ce petit monsieur me demande si ça va être plaisir partagé ! ?????
Certains de mes clients, quand ils s’en vont, me souhaitent bon courage. Dans ce bon courage, il y a tout un monde. Cela signifie qu’il a bien compris que je ne suis pas une nymphomane, une hystérique, une *****. Je me sens infiniment plus respectée par ce genre de clientèle que par l’abruti qui s’imagine que je prends un plaisir immense à éponger sa conversation insipide, en s’imaginant que j’attends après lui pour éprouver un quelconque plaisir sexuel.
Ma honte par rapport à ma condition de pute me permet d’être maintenue par un fil qui fait que j’ai encore un pied dans le monde des humains et que je ne suis pas encore un animal. Je suis fière de ma honte. Le jour où je n’aurai plus honte d’être un pute, je serai irrécupérable et perdue à tout jamais. »
La prostitution n'est pas un métier comme un autre. Aucune profession n'expose par nature ses membres à la dégradation, l'humiliation, aux risques sanitaires et aux agressions comme le fait la prostitution. La protection des travailleurs est un acquis social et la santé, la sécurité au travail sont aujourd'hui des enjeux européens. L'obligation de sécurité s'étend même au-delà de la sécurité physique pour prendre en compte les risques collatéraux qu'un salarié pourrait courir du fait de ses missions, burn-out, alcoolisme ou angoisse réactionnelle. En conséquence compte tenu des risques irréductibles inhérents à l'activité prostitutionnelle il est même insensé de la considérer comme un métier.
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